Dans le langage commun, ces sensations sont souvent confondues. Pourtant, si elles ont des liens évidents les unes avec les autres, elles n’ont pas la même origine, ne mettent pas en jeu les mêmes processus, et pas toujours les mêmes solutions. Essayons d’y voir plus clair. (Nota bene: cet article ne fera pas référence au stress post traumatique dont les processus sont très différents et qui fera l’objet d’un autre article)
1-LE STRESS
Souvent on distingue deux sortes de stress, d’une part, le stress utile, positif nécessaire, d’autre part un stress qui lui à l’inverse est nocif pour l’organisme.
Au départ du stress, le processus est le même. Il s’agit d’un processus physiologique qui permet au corps et au mental de créer une situation d’équilibre. Prenons un exemple.
Julie doit passer un oral. Elle a bien révisé. Le matin de l’examen, elle se sent stressée, une tension nerveuse est perceptible, elle commence à penser qu’elle ne sait rien et qu’elle ne va pas pouvoir faire face à l’examinateur. C’est bien normal n’est-ce pas? Son corps et son mental sont en train de se préparer à l’épreuve: elle sécrète des hormones, principalement l’adrénaline, qui vont lui permettre de mobiliser ses ressources, sa mémoire, de stimuler sa pensée, d’adapter sa posture physique. Quand c’est terminé, le stress retombe, le corps et le mental se relâche. Imaginons un instant qu’elle n’aie pas ressenti ce stress, ces ressources n’auraient pas été si bien mobilisées.
Le processus normal de gestion du stress
- Une réaction d’alarme: la cause du stress survient : dossier urgent, examen, mauvaise nouvelle, conflit, changement imprévu… Elle déclenche la réaction hormonale qui prépare à faire face.
- Une phase de modulation: l’organisme régule la quantité d’hormone utile.
- La phase où on fait face en étant dans l’action (Julie passe son oral)
- La phase de relâchement: quel que soit le résultat, Julie se sent soulagée. C’est fini.
- La phase de récupération: beaucoup d’énergie a été consommée, il faut se reconstituer. (Ecouter ses besoins physiologiques: se reposer, s’alimenter sainement, se réhydrater…)
Le problème n’est pas le stress mais son excès, et sa maîtrise. Je cite John MacEnroe: « Le trac est fondamentalement le même chez un champion et chez un débutant. La différence vient que le premier a appris à mieux le maîtriser que le second ». Célèbre joueur de tennis de la fin du siècle dernier, il était réputé pour ses coups de colère en plein matchs. Certains parmi vous se souviennent de lui. C’est une des techniques que cet excellent joueur utilisait pour moduler son stress sur les courts. Cependant, je ne recommande pas cette méthode qui lui a valu de nombreux déboires, dont 2 mois d’exclusion du circuit en 1987.
L’excès de stress
Pourquoi à un moment, le stress n’est-il plus géré naturellement?
il faut préciser que pour chacun, les réactions face à un stimulus stressant seront bien sûr différentes. Le stress est le plus souvent digéré normalement et ne nécessite pas d’intervention particulière.
Le processus normal s’enraye pour diverses raisons:
- L’alarme est trop forte pour que l’on puisse faire face: Julie pensait qu’il y aurait un examinateur, ils sont 4, la salle qu’elle connait bien est en travaux et on doit en changer, elle se rend compte en discutant avec un autre étudiant dans le couloir qu’elle a oublié de réviser tout un chapitre. Elle perd ses moyens, bredouille. Son coeur bat à toute vitesse, son visage est brûlant, ses jambes sont en coton. saura t’elle retrouver ses moyens? si elle a appris à le faire, oui. Sinon, ça n’est pas sûr.
- La période d’alarme dure trop longtemps. Julie n’a pas seulement un oral. Elle est dans un cursus où la pression est constante, une perte d’illusion survient. Elle sent qu’elle ne va pas s’en sortir, qu’elle a fait un mauvais choix d’orientation, et que de toute façon, cela n’a plus vraiment d’importance.
- Les stress se cumulent. En plus de tout cela, sa grand-mère vient de décéder. Elle est au bord du conflit avec son colocataire qui est très sympathique mais beaucoup trop bruyant.
Quand le stress est trop élevé, qu’il n’est plus géré naturellement, physique et psychisme en subissent les conséquences. L’énergie consommée par cette gestion du stress en excès n’est plus consacrée à l’usage normal: les défenses immunitaires s’affaiblissent, laissant la porte ouverte à différentes maladies. Le fonctionnement des organes en pâtit entrainant par exemple des troubles cardio vasculaires, des diarrhées, et autres problèmes digestifs. Le sommeil se détériore, l’anxiété apparaît voire la dépression. Evitons d’en arriver là.
Des solutions?
Avant d’en arriver à des conséquence qui nécessiteraient des interventions plus lourdes, des solutions simples sont à mettre en oeuvre qui visent à « prendre soin de soi« , de son psychisme mais aussi de son corps qui est le premier véhicule du stress.
Chez soi
- Installer des routines dans sa journée, sur les heures de coucher et de lever, les ritualiser
- Cultiver ou rétablir le lien social, amical, familial pour obtenir du soutien. La sensation de se sentir soutenu est essentiel.
- Cultiver ou rétablir ses rituels sociaux ( pratiques spirituelles, fêtes rituelles et familiales) qui permettent de retrouver des repères temporels et affectifs.
- Pratiquer une activité relaxante: auto-hypnose, yoga, sophrologie
- respirer : pranayama, cohérence cardiaque, respirations conscientes
- Massage ou auto-massage
- Pratiquer un sport qui vous fait plaisir et qui vous permettra d’éliminer les excès d’hormones du stress tout en générant des endorphines, la fameuse hormone du bonheur.
- Diminuer et mieux encore supprimer les toxiques qui fatiguent le corps (alcool, tabac…)
En accompagnement, selon votre niveau de stress et son origine, selon votre histoire de vie, un accompagnement pourra comporter différents axes
- L’installation d’un lieu de sécurité
- Des nettoyages émotionnels
- Des techniques de deuils
- l’apprentissage du lâcher-prise
- et plein d’autres choses encore
Restez serein! Soyez bien, simplement
A suivre: la peur